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[NOTIONS] Mythologie comparée

Dans l'étude des mythologies antiques, particulièrement celtique, on se retrouve très souvent confrontés au manque de sources directes. Toutefois, étant issue d'un creuset indoeuropéen, cette culture peut s'aborder par l'entrée des autres civilisations également indo-européennes (ou même d'ailleurs). Certains chercheurs en ont même fait leur outil de recherche privilégié. On parle alors de mythologie comparée.

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De quoi s'agit-il ? Tout simplement, comme son nom l'indique, de comparer différentes mythologies (mythes eux-mêmes, figures mythiques, séquences de mythes...) afin d'en dégager les points communs et les différences. Cela permet de mettre en relief des schémas de fonctionnement communs, par exemple, et de favoriser les interprétations et la compréhension. Cela permet également de mettre les différences en exergue, ce qui nous le verrons plus bas n'est pas moins important. Que comparer ? Deux figures : Circé la Magicienne et Ceridwen ; Lugh et Hermès ; Cuchulain et Heraklès. Deux panthéons : le panthéon irlandais et le panthéon hindou (ce seront les relations entre les divinités, le fonctionnement intrinsèque , la structure même du panthéon qui nous intéresseront alors) Deux mythèmes (éléments de mythes) : Avalon et l'Atlantide (ou tout autre lieu évoquant l'Autre Monde, comme l'Arcadie, Hyperborée, Mu...) ; le Déluge chrétien et l'engloutissement d'Ys (ou de l'Atlantide) Deux mythes : la création du monde dans deux civilisations différentes (ou plus) Un symbole dans deux ou plus civilisations et systèmes de croyance : le serpent chez les bouddhistes, chez les celtes, dans les monothéismes... Deux schémas de fonctionnement : l’éventuelle croyance en la réincarnation chez les celtes,et le fonctionnement de cette croyance chez les Bouddhistes .... Évidement, je pars sur le chiffre deux, mais comme on le voit, on peut très bien comparer plus d’éléments mythiques que cela. L'exemple sur les lieux de l'Autre Monde est parlant à ce propos. Notez enfin que je compare beaucoup Grèce et Mondes Celtiques ici : ce sont les deux panthéons et civilisations que je maîtrise le mieux, mais l'exercice peut et doit s'ouvrir à d'autres choses, autant que possible. J'ajouterais que les panthéons irlandais, gallois et gaulois par exemple sont très proches étant donné qu'ils sont celtes tous les trois, mais pas identiques non plus : comparer les figures/mythes de ces panthéons là entre elles/eux est également un exercice des plus enrichissants. Pourquoi les comparer ? Comme évoqué dans la définition de la mythologie comparée, il s'agit d'adopter un autre angle de vue, qui permettra éventuellement d'élargir et/ou de compléter ses connaissances et sa compréhension. C'est particulièrement intéressant quand on s'intéresse à une Divinité qui est si peu ou si lacunairement représentée dans les littératures diverses que peut l'être Ceridwen, mais c'est également très intéressant quand les sources sont nombreuses : dans tous les cas, on voit comment les mythes, symboles et figures peuvent se répondre d'un système de croyance à l'autre, et pour certains toucher à l'universalité. Je trouve que ça ouvre à la tolérance, de fait, et prouve particulièrement bien que chaque chemin est d'une grande richesse : à chacun d'arpenter celui qui lui convient le mieux. Comment les comparer ? Il est d'abord primordial de choisir précisément les éléments à comparer. Structure du panthéons, figures précises (même s'il y en a trois ou quatre de trois ou quatre panthéons), mythes spécifiques... il est très facile de se perdre dans la masse d'information quand on étudie une figure, donc évidement, d'autant plus quand on en étudie deux ! Dans le cas de deux figures mythologiques par exemple (Circe et Ceridwen, pour reprendre l'exemple ci dessous), j'aurais tendance à conseiller d'étudieur chaque personnage indépendamment, puis de les confronter sur la base de ces premières recherches. L'outil du tableau comparatif que j'évoquerais dans un prochain article méthodologique est ici particulièrement indiqué, car il permet véritablement de faire une synthèse de ce que l'on a appris. On pourra étudier évidement tout type de support, textuel comme iconographique (voire musical, s'il y en a). La comparaison se fera alors point par points, et on s'intéressera autant aux points de convergence qu'aux points de divergences. Les premières permettront de nous conforter ou au contraire d’éliminer l'idée d'une ressemblance entre les figures, et les divergences sont les points qui pourront enrichir nos interprétations. Limites : Il ne s'agit toutefois pas de faire comme si toutes les civilisations étaient identiques, et donc d'envisager un mythe dans une civilisation comme une potentielle copie d'une autre. Ou une figure comme étant « la même ». Hekate n'est pas la Ceridwen grecque (ou inversement... et le mari d'Hekate n'est donc pas Cernunos, comme j'ai pu le lire sur certains fora !!! [Déjà que je ne garantirais pas qu’il est celui de Ceridwen...] ). Freya n'est pas l'Aphrodite scandinave. Vénus est déjà très différente d'Aphrodite ! J'ai noté plus haut la question des points de convergence et de divergence : ces dernieres vous rappelleront toujours, en cas de tentation d'amalgame, que chaque figure reste unique. Même si c'est un concept identique qui a été cristallisé dans un personnage ou un lieu dans deux civilisations différentes, il a été cristallisé de façon unique, par et pour un peuple et une civilisations uniques. Crédit image : Vase à figure noire représentant l'hydre de Lerne, que l'on peut assez facilement rapprocher de toutes les représentations du dragon à travers le monde : ça mériterait une recherche approfondie !

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