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[DEANISME] Déanisme païen et ecclectique

  • lilesacree
  • 21 oct. 2014
  • 6 min de lecture

Déanisme Païen et Éclectiquepar Rhi-Peann

Une des étudiantes de l'OD, me sachant "à tendance Celtisante" parce que célébrant Ceridwen, m'a posé la question de ma pratique spirituelle avec la question suivante : comment est-ce que j'arrive sereinement à me dire païenne éclectique à tendance celtisante sans virer ni dans la Wicca (qui est un système et une religion spécifique, avec ses dogmes) tout en ne me considérant pas non plus reconstructioniste. Pour reformuler, comment je me situe entre wicca, reconstructionnisme et éclectisme.

Le sujet est vaste et pas simple d'abord mais la question est très intéressante car là encore, elle me permet de mettre de verbaliser des choses qui me paraissent naturelles : et mettre des mots, avec les limitations que ça implique toujours et dont il faut avoir confiance, ça permet aussi de structurer sa pensée... alors ... GO !

Pour commencer, j'aimerais rappeler que des spiritualités/religions comme la Wicca ne se basent pas sur rien : j'ai lu le rede wiccan et je vois quelles sont les célébrations qui font partie de la dévotion, je peux dire que les concepts ne sont pas nouveaux et qu'ils sont empruntés aux spiritualités plus anciennes. Solstices et Équinoxes, ainsi que pleines ou nouvelles lunes d'ailleurs, sont célébrées depuis l'antiquité dans de nombreuses civilisations, quant aux Sabbats majeurs, je peux affirmer que les Celtes les célébraient ainsi que de nombreuses civilisations sous des noms différents et à des dates légèrement différentes... Quant à la dualité "féminin/masculin", elle est déjà présente ne serait-ce que dans le Taoïsme depuis des milliers d'années. En toute logique, parce que je trouve du sens dans la célébration du principe de Cycle dans une dynamique d’harmonisation (et parce que cette notion fait partie des principes que je reconnais), j'ai choisi de célébrer la Roue de l'Année. En outre, je trouve du sens dans le principe de Balance Cosmique, je travaille avec du Féminin principalement mais aussi avec du masculin. Avec du Yin comme avec du Yang me parait plus intéressant comme formulation, car moins soumise à la question du genre justement (et sur la question du genre, il y aurait beaucoup à dire... Le soleil, si masculin en France, devient Féminin dans les pays nordiques. Et en l'état actuel de mes connaissances, quand le soleil devient féminin, la lune devient masculine... Bref, une Balance Cosmique).

Je ne cite ici que deux exemples, mais le constat est là : sur le fond, j'ai pas mal d'accointances avec la Wicca, mais sur la forme, je ne suis pas du tout convaincue par la façon dont je "devrais", selon le rede et les principes wiccans, structurer ma pratique (si je voulais pouvoir me réclamer de la Wicca). Bref, Je suis païenne éclectique, pas wiccane éclectique. Et Déaniste parce que je suis femme et que je me sens femme, et qu'en tant que telle, j'ai choisi d'approfondir le féminin sacré : ça fait du sens par rapport à mon développement personnel et spirituel, et je complète par l'étude plus légère du masculin sacré.

Par ailleurs, je peux dire que je suis définitivement éclectique, donc : je m'intéresse à tous les panthéons, y compris judéo-chrétiens (même si dans une moindre mesure). Je ne me sens pas rattachée à une tradition spécifique, même s'il semble assez évident que l'inspiration celte prend une place plus importante. En vérité, les déesses grecques m'inspirent aussi beaucoup, comme vous avez pu le constater déjà en vous baladant un peu sur le site. Je pense que c'est lié à mon approche "archétypale" et "symbolique" des divinités. L'un de mes concepts préférés, c'est celui de "Déesses Cousines" : des déesses représentant des concepts similaires d'une civilisation à l'autre, mais avec toutes les différences que les conditions de vies et les civilisations en question génèrent entre ces Déesses. Par exemple, Ceridwen comme Perséphone ou Déméter ou Holda est Déesse du Cycle (entre autre) et explorer d'autres Déesses dans ces conditions me permet d'approfondir ma connaissance de la première. Ce n'est qu'un exemple parmi d'autres, et rien que celui-ci mériterait d'être plus approfondi. On peut dire que j'ai une spiritualité plus archétypale et symboliste, donc, que traditionnaliste. Le déanisme me permet une belle latitude pour exprimer cette tendance. Si cette approche vous intéresse, mon article sur la mythologie comparée vous interpellera peut-être.

Enfin, le reconstructionnisme... je ne suis pas reconstructionniste. En l'état actuel de ma réflexion, je crois comprendre que le reconstructionnisme, c'est quand on essaye de reproduire les rites tels qu'ils étaient pratiqués dans le passé. J'ai tendance à considérer que ce n'est pas pertinent, du moins dans ma pratique, parce que bien des choses ne sont plus adéquates dans notre civilisation actuelle. Autres temps, autres mœurs quoi (pour prendre un exemple parmi les plus exacerbés, je me vois très mal sacrifier des animaux ou des êtres humains, comme le faisaient certaines peuplades celtes dans l'antiquité, d'autant que c'est interdit par la loi !). EN REVANCHE ! Je trouve primordial de se renseigner un peu sur la façon dont les choses se passaient "à l'époque" quand on vénère une divinité, histoire de savoir dans quel contexte elle a émergé et selon quels rites, pour en retirer la substantifique moelle. Pour une meilleure connaissance, et une Pourquoi sacrifiait-on tel animal ? Quel était l'intérêt de sacrifier un humain plutôt qu'une plante ? Pourquoi on vénérait la divinité tel jour plutôt que tel autre ? Quels étaient les enjeux symboliques et énergétiques derrière, ainsi que les enjeux politiques et sociaux d'ailleurs ? Et enfin, COMMENT JE PEUX ADAPTER CELA A MON ÉPOQUE ? Tout l'enjeu est là : éviter de se faire des fantasmes stupides sur la base de "c'est ma vérité" (même si l'expérience personnelle, personne ne peut véritablement la contester... mais ce n'est qu'une expérience personnelle : remettons les choses à leur juste place) et aussi moderniser les concepts pour les adapter aux réalités sociales et civilisationnelles de notre époque. En termes déanistes, ça veut aussi dire "comment je peux m'inspirer des pratiques antiques en les adaptant sans les dénaturer pour permettre à l'énergie de Dea de réémerger dans des conditions adaptées à mon époque ?". Pas de "c'était mieux avant" en ce qui me concerne, ni de "on s'en fout de comment c'était avant", mais autant que possible un juste milieu à la fois respectueux et autant que possible intelligemment réinvesti.

Je terminerai en évoquant quelque chose que j'ai remarqué à force d'étudier au moins intellectuellement diverses traditions dans le monde, depuis le Yoga jusqu'à des spiritualités celtisantes (on ne peut même pas dire que le celtisme soit une spiritualité homogène), en passant par le Reiki, le Taoïsme, et des incursions dans différents panthéons du monde. Je retire une conclusion : toutes ont compris des choses assez similaires sur la compréhension du Mystère. La forme de la dévotion change, certaines croyances sont différentes (que se passe t-il après la mort, par exemple), et le Sacré (Dieu/Dea) n'est jamais défini, mais il y a des constantes. L'exemple de la Roue de l'Année, qu'elle se présente sous forme structurée ou juste sous forme de célébrations diverses en lien avec les saisons, en est un exemple parfait. Dans cette dynamique, ce qui m'intéresse, c'est de comprendre où se situent les points de jonctions, les vérités transversales et découvrir les nuances et ce qu'elles m'apportent comme richesse spirituelle supplémentaire pour me permettre de créer ma propre forme votive pour célébrer ce Grand Mystère universellement reconnu.

Qu'est-ce que je célèbre correspond pas mal à ce dont j'ai remarqué que je le retrouve à peu près partout. La façon dont je le célèbre correspond à l'envie du moment, en l'état actuel des choses.

Je me suis déjà entendu dire : "oui mais puisque tout se rejoint, pourquoi s'éparpiller, pourquoi ne pas en choisir UNE de tradition" ? Ma réponse : parce que je suis une indécrotable curieuse doublée d'une exploratrice. Et que ma tradition, c'est le déanisme. Une tradition mouvante et libre de tout dogme (pour de vrai : aucune vérité assenée, tout ce que je vous dit est le fruit de ma réflexion et n'est pas prêché par notre Grande Prêtresse... elle est peut-être d'accord avec moi, mais peut-être pas, je ne lui ai pas demandé). Le déanisme me permet une exploration libre et par archétypes qui correspond très bien à ma façon de penser et de fonctionner, à mon cerveau de hamster zébré. D'autres exprimeront d'autres formes et d'autres fonctionnements à travers le déanisme : ceci n'est ni un prêche, ni une volonté d'attirer du monde, c'est juste ma façon de vivre ma spiritualité. Une spiritualité païenne, éclectique, déaniste et symboliste.

 
 
 

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