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[VIE DE PRETRESSE] Prêtresse, c'est à dire ?

  • lilesacree
  • 21 oct. 2014
  • 10 min de lecture

Prêtresse, c'est à dire ?

C'est bien mignon de se prétendre "prêtresse" (ou prêtre) au XXIe siècle dans une spiritualité qui ne compte précisément pas de clergé, mais qu'est-ce que ça signifie ? Je vous fournis ici ce que j'ai compris de ce titre qui m'a été octroyé au sein d'une communauté spécifique, mais qui m'implique bien au delà.

J'en profite au passage pour remercier les membres de l'OD qui m'ont permis de verbaliser mes premiers ressentis, ce qui m'a permis de défricher le chemin jusqu'à cet article. Et pour préciser que l'avis que je présente ici s'appuie sur mes réflexions personnelles et mes observations vis à vis d'autres personnes qui sont impliqués de façon très importante dans leur spiritualité, et qui sont prêtres et prêtresses, qu'ils utilisent ce terme officiellement ou non.

Je souhaite enfin préciser que dans la mesure où je suis déaniste, mes exemples et expériences vont surtout dans ce sens. J'aime à croire, néanmoins, que mes réflexions peuvent dépasser le cadre de cette tradition là.

Un engagement

Choisir la voie de la prêtrise, c'est avant tout prendre un engagement fort qui va dans le sens de sa spiritualité. On s'engage sur la voie de la prêtrise comme dans une voie ésotérique, ou comme dans une relation amoureuse. "Pour le meilleur et pour le pire, jusqu'à ce que la mort nous sépare". Cela semble un brin emphatique. Ça l'est, et c'est volontaire. Il s'agit pour moi de montrer que quand on s'engage dans une Voie, quelle qu'elle soit, et la prêtrise ne fait pas exception, on accepte toutes les choses agréables que ça implique, mais aussi toutes les charges et responsabilités qui vont avec. C'est un engagement qui bouleverse une vie, véritablement, car il ne laisse plus la place à la négociation. On endosse une charge, une responsabilité vis à vis de Dea, de la Déesse Patronne, de la communauté dans laquelle on est initié mais aussi de la communauté dans laquelle on évolue et enfin, et pas des moindres, envers soi-même. A ce stade, je souhaite faire un petit encart au sujet de la communauté. Mon titre de prêtresse n'a pas grande valeur en soi. Il a de la valeur principalement dans la communauté qui m'a initiée, à savoir l'Ordre de Dea, où cela me reconnait un certain statut (celui d'initiée, CQFD). Forcément, ça m'y reconnait un statut mais aussi des responsabilités, particulièrement administratives (mais pas que). Néanmoins, l'engagement que j'ai pris au moment de l'initiation ne concerne pas exclusivement l'Ordre : il me concerne aussi moi, le divin, ma déesse patronne... et choisir la Voie de la Prêtresse, dans ce cadre, implique aussi un engagement vis à vis du reste du monde en dehors de l'Ordre, vis à vis de toutes les communautés auxquelles j'appartiens, même si alors je brandis pas à tous vents mon titre de prêtresse. On comprends que l'engagement communautaire prend un sens bien plus vaste et complexe qu'on pourrait croire de prime abord, en approfondissant un peu cette fameuse notion de communauté ! Au delà même du terme "prêtresse", cette Voie de la Prêtresse est une véritable voie initiatique et un engagement profond qui ne permet pas tellement la demi-mesure, je trouve. De la même manière que je me vois mal me dire écologiste dans un groupe écolo pour balancer mes sacs de chips vide par la fenêtre de ma voiture dès que je suis hors de ce groupe. Personnellement, ça engage tous les aspects de ma vie. En somme, ça engage ma vie.

Une responsabilité

Qui dit engagement dit responsabilité. Porter un tel titre et le revendiquer (c'est à dire ne pas s'en cacher) implique de s'exposer au regard social, mais aussi de s'exposer aux exigences du divin. Des responsabilités et plus d'excuses... Pour moi, ça veut dire qu'il faut être bien au clair sur certains points : L'éthique personnelle doit être à mon sens travaillée, approfondie et APPLIQUÉE ! Faut-il vraiment que j'explique pourquoi ? Allez je me lance, même si cela me parait évident : quand on prend ce titre dans une communauté spécifique et qu'on se plie aux engagements que cela implique en dehors, cela nous met dans une relation très intime avec de nombreux autres êtres humains (et même moins humains, selon). L'éthique permet d'être droit dans ses bottes par rapport à ce que l'on accepte de faire ou non, mais aussi permet de garder les pieds sur terre : la prêtrise est un choix personnel (même si l'Appel ne donne pas cette impression) qui ne nous mets pas au dessus ou en dehors de la société. Les autres ont autant de valeur que soi, même si leur propre chemin et leur propre Voie est différente. La législation doit être connue et respectée. Je vis en France, dans un pays laïc qui autorise la liberté de culte. Je parle donc ici pour les pays qui connaissent le même format en termes de religion. Pour les autres, je ne me permettrai pas d'émettre un avis, c'est beaucoup trop glissant. Personnellement, je n'ai pas envie d'aller en prison sous prétexte que ma spiritualité a été pratiquée de façon sauvage. Et je me dois de protéger les gens qui viennent me consulter à ce propos en ne les mettant pas en danger. J'ai la responsabilité de savoir ce que je fais et ce que je risque. Il y a selon moi un devoir de travail personnel et d'évolution personnelle approfondis et permanents. J'évoque la Prêtrise comme une Voie initiatique : ça signifie que le titre ne correspond pas à un aboutissement, mais au début d'une aventure qui ne prendra éventuellement fin qu'avec la mort. Bref, on n'est jamais arrivé. Et croire le contraire est à mon sens un écueil dangereux (voir paragraphe sur l'éthique)

Pour rappel : la vidéo que j'avais tournée sur la prêtrise, l'appel, etc... mes points de vue ont parfois légèrement évolué, mais j'y évoque aussi des sujets qui n'apparaissent pas dans le corps de cette réflexion.

Un rôle

La question du rôle explique en quoi consiste, selon moi, l'engagement que l'on prends et dont je viens de longuement parler.

Vis à vis du divin (pour moi, ce divin correspond à Dea, ma Déesse Patronne, et dans une moindre mesure mes divinités Alliées), il s'agira d'un rôle votif et dévotionnel.

Votif : qui est exécuté ou offert pour acquiter un vœu. Dévotionnel : qui se rapporte aux formules, aux actes de dévotion Définitions : Larousse

Clairement, quand on est sur la Voie de la Prêtrise, on ne peut pas s'exempter des exigences des dieux que l'on sert à ce sujet. D'ailleurs, en général ce sont des moments privilégiés de grâce et de joie pour le pratiquant. En tous cas en ce qui me concerne, mon quotidien s'en trouve enrichi et émerveillé ! En revanche, ça implique aussi de faire ce qu'ils nous demandent, même si c'est dur, ou exigeant. Ca c'est l'autre face de la médaille. Par exemple, Ceridwen me demande beaucoup professionnellement parlant. C'est très impliquant au niveau de mon mode de vie et c'est impossible d'y couper.

Vis à vis de l'humain (voir le paragraphe sur la communauté), il s'agira dans ce que j'ai pu expérimenter, mais aussi dans ce que j'ai pu lire et observer d'un rôle de guidance et de service pour faciliter à l'autre son cheminement vers le sacré dans le respect de sa propre voie. J'ai constaté que ça pouvait prendre une ou plusieurs des formes suivantes : Service théorique : je parle d'un partage de connaissances et de résultats de recherches : bibliographies plus ou moins détaillées, articles d'information sur les divinités ou sur des pratiques, prières préécrites , tutoriels... oui, toutes ces choses que l'on rencontre sur les blogs et les sites internet, la plupart du temps. Je pense à ce que je propose sur ce site, bien sûr, mais aussi aux parcours proposés par l'Ordre de Dea (qui ne s'adressent pas aux seuls appelés par la prêtrise) comme aux bulletins et sites divers et variés qui donnent de l'information sur comment aborder telle ou telle divinité ou qui proposent aussi bien des extraits de sources que des interprétations personnelles. De nombreux sites et blogs hors déanisme proposent ce genre de service, qu'ils le disent ou non. La démarche reste celle de défricher un peu l'immense travail de documentation, et quelque part de "mettre en commun". Ce n'est évidement pas l'apanage de la Voie de la Prêtrise, comme le reste de ce que je vais évoquer ici d'ailleurs, mais quasi tous les cheminants sur cette voie que je connais le font, d'une manière ou d'une autre, de façon régulière ou épisodique. Service pratique : Je parle ici de tout ce qui relève des services offerts : prière, divination, office pour des rites de passage, proposition de temps de dévotion communs... J'ai été confrontée, dans mon parcours, au fait que je ne voulais pas fournir ce genre de service au tout venant (surtout au début) et je me disais "mais comment puis-je me dire prêtresse si je ne fais pas ce genre de trucs ? mais en même temps, qui suis-je pour me prétendre plus que d'autres apte à faire ce genre de trucs ?" (surtout concernant la prière, qui à mon sens doit rester sans intermédiaire). Finalement, je remarque que c'est un service que je fournis de fait. La question étant de savoir qu'est-ce que je fais précisément, à qui je le fournis et dans quelles conditions. Le fait est que là encore d'après mon expérience et mes observations (qui ne peuvent donc être exhaustives), les cheminants qui ont emprunté la Voie de la Prêtresse offrent très souvent des services de ce genre, même si ce n'est ni une règle générale, ni une obligation, ni homogène (les services offerts dépendent du cheminant comme, j'imagine, de la ou les divinités concernées). Ce que je vois comme intérêt dans ces services pratiques, comme enjeu sous-jacent, c'est d'être un soutien aux gens qui ont besoin ou envie de se connecter plus intensément au divin par diverses méthodes mais qui n'ont pas forcément le temps ou l'envie (ou dont ce n'est pas la voie) de se plonger dans la question des enjeux que ces méthodes et pratiques impliquent. Parfois aussi, on a tout simplement besoin d'une tierce personne (comme pour une union, par exemple, ou pour une divination). Dans ces services, le cheminant sur la Voie de la Prêtrise met ses compétences et ses savoirs sur ces questions pratiques à disposition de la communauté. A lui de déterminer dans quelle mesure aux vues de sa disponibilité et de sa mission de vie aussi ! Les témoignages personnels sont également très importants, je pense. Cet article sur la prêtrise en fait partie : c'est ce que j'en ai compris, et comment je la vis que je partage à travers ces quelques lignes. Le témoignage personnel a plusieurs usages, qui le rendent si important : - d'abord, il montre l'état d'un parcours et quand il est confronté à d'autres témoignages, cela montre à quel point chaque parcours est personnel, y compris dans une même tradition/religion/spiritualité. A titre personnel, je trouve ça extrêmement enrichissant de voir que mon point de vue n'est pas unique et de l'enrichir grâce au point de vue des autres, et à la fois je trouve extrêmement rassurant de ne pas être obligée d'adhérer à une vision commune unique qui ne me correspondrait pas du tout. - ensuite, il montre qu'il y a d'autres humains qui ont emprunté une Voie initiatique, peut-être celle que j'ai empruntée moi-même, et qui ont parfois de grosses difficultés. Ces témoignages sont extrêmement précieux car ils permettent de savoir que ces difficultés sont possibles, et que le jour où j'y serai confrontée, ça me rassurera sans doute de savoir que "c'est normal". Il permettent aussi, si je suis déjà en difficulté, de me rassurer de la même manière et parfois de me donner des outils pour passer au travers avec plus de sérénité. Voilà je pense les axes principaux et généraux du rôle de guidance et de service du cheminant sur la Voie de la Prêtrise. Je tiens à spécifier à cet endroit que ce sont des axes très généraux que je retrouve dans le parcours de tous ceux que j'ai eu l'occasion de rencontrer qui ont choisi cette voie, qu'ils se disent prêtres ou pas, mais que ça se manifeste différemment pour chacun. C'est ainsi, en tous cas, que je vis ma propre prêtrise.

La prêtrise, un véritable choix de vie

Je conclurai en insistant sur l'aspect initiatique de cette Voie mystique. Le titre comme le rôle ne sont ni des fins en soi ni l'objet d'un quelconque débordement d'égo. C'est une voie difficile, exigeante et surtout extraordinairement enrichissante dans mon propre parcours. Comme n'importe quelle autre voie. Et comme n'importe quelle autre voie, elle ne saurait s'arpenter sur un coup de tête. C'est à mon sens un véritable choix de vie, un engagement qui ne saurait être pris à la légère qui engage l'être tout entier y compris dans la tenue de sa place dans le monde. Pour ma part, ça a réellement bouleversé ma vie, pour la rendre plus riche et plus authentique. Ça ne s'est toutefois pas fait sans réajustements parfois difficiles à gérer, qu'il faut être prêt à affronter. Mais je sais désormais que je suis sur le chemin qui est le mien, un chemin qui est loin d'être tracé d'avance et que je continue à dessiner à chacun de mes pas.

« Si vous êtes appelée à devenir prêtresse, ne vous réjouissez pas. Vous devrez, dans un premier temps, entreprendre une formation longue et difficile. Qui ne sera pas sans être douloureuse parfois. Vous ne verrez probablement jamais vos plus grands professeurs. Vous serez seule lorsque vous aurez besoin d’aide. Vous devrez apprendre à être forte dans vos plus grands moments de faiblesse. Vous devrez toujours ressentir la douleur pour atteindre la compréhension et l’acceptation de vos semblables. Et à la fin vous aurez augmenté vos connaissances et vous ne pourrez plus passer outre. Vous serez seule dans vos plus grands moments de pouvoir, et personne ne le saura jamais. Les leçons ne se terminent jamais même lorsque lorsque la vie touche à sa fin. Ne choisissez pas cette voie avec légèreté, vous devez vous tourner vers elle et la regarder en face, savoir ce qui est sur le point d’arriver, et l’accepter, car, pour vous, il n’en existe pas d’autre. Mais si vous êtes appelée et que vous choisissez sciemment cette voie, chaque leçon sera à portée de main. Vous n’aurez jamais à faire face à des difficultés que vous ne pouvez pas supporter. Vous trouverez toujours l’aide dont vous avez besoin. Vous trouverez la force lorsque vous serez faible. Et la douleur, que vous rencontrerez sera le don terrible du plus grand des professeurs. Si vous pouvez toujours rire de vous, alors la vie suivra son cours comme elle le doit. »

Rainbow Jo

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