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[TEMOIGNAGE d'ETUDIANTE] Je ne fais plus de cauchemars - avoir peur dans ses rêves

Je ne fais plus de cauchemars

L'équipe SYLPHE a prévu de plancher sur la thématique de la peur cette fois-ci. Avec l'approche de Samhain et dans tous les cas, l'entrée dans la fameuse période sombre, c'est un sujet parfait. Sauf que les compères ont djéà pas mal défriché le terrain sur les peurs profondes, comment gérer la forêt la nuit ou à quel moment l'ego intervient.

Projet Sylphe.jpg

En me creusant un peu la tête, j'ai pensé à l'Homme Sombre, qui me fait tant flipper dans mes rêves. Et à la Madonne Noire, ma "connasse intérieure" comme je l'appelle, qui n'est pas piquée des hannetons non plus. J'avais envie de parler de la peur comme arme, de la peur comme outil, de la peur que nous même on peut générer chez les autre, mais je ne savais pas du tout par quel bout prendre le truc. Donc j'ai décidé de restreindre, et de parler de cauchemars. De quand on a peur dans les rêves. De comment j'ai géré tout ça, à force, et de la façon donc ça a enrichit ma pratique. Je ne serai pas exhaustive, je le crains, et je m'en excuse par avance. Et j'avoue que je pars un peu la fleur au fusil pour cet article, donc je ne sais pas du tout ce que ça va donner au niveau structure... on verra !

Comme tout le monde, j'ai fait des cauchemars tout au long de ma vie. J'ai rêvé que je mourrais, dans diverses circonstances (un de mes souvenirs les plus amusants, c'est "mort par empoisonnement suite à ingestion d'une aile de poulet"), j'ai rêvé que mes proches mourraient (implosion, explosion, maladies...). J'ai rêvé que je me faisais agresser ou poursuivre par un prédateur, et aussi j'ai eu des rêves flippants suite à la visualisation de films qui m'avaient impressionnés (et pourtant, je ne suis pas du tout adepte des films d'horreur ou d'angoisse précisément parce que ca ne m'amuse pas de me faire peur exprès, je trouve même ça un peu con - mais c'est moi :D ). Bref, tout la panoplie habituelle par laquelle nous sommes tous passés. Et le matin, je me reveillais soit en sueur, soit en pleur, soit avec une angoisse latente difficile à calmer (parce qu'en plus, j'avais peur du noir). Je n'ai jamais été sujette aux terreurs nocturnes, qui sont quelque chose de vraiment spécifique, mais comme tout le monde, j'ai fait des cauchemars.

Le_Cauchemar_John_Henry_Füssili.jpg

Le cauchemar, Johann Heinrich Füssli, 1781

Sauf que...

D'une part, je raconte mes rêves depuis toujours. Ma mère n'est pas du tout versée dans l'occultisme, par contre la psychanalyse ça la botte à mort. Elle ne s'est pas moquée le jour où j'ai refusé qu'elle me donne un joli pull parce que j'avais rêvé qu'elle explosait dedans 10 ou 15 ans plus tot. Elle a toujours pris mes rêves au sérieux pour ce qu'ils étaient, et même les cauchemars, on arrivait à y trouver plus ou moins un sens. Surtout, j'ai vite compris qu'ils servaient à quelque chose. Ca m'a aidée pour la suite.

D'autre part, un jour, j'ai eu un rêve particulièrement important :

j'étais confrontée au fameux "Homme en Noir" dans un de mes rêves. Un type encapuchonné dont j'avais extrêmement peur. Il réveilait en moi l'instinct de proie (non pas de prédateur). Je voulais fuir. Et pourtant, il y avait une espèce de sentiment selon lequel il ne me voulait pas de mal. Alors je n'ai pas fui, je l'ai laissé approcher. Et dans ce rêve, il m'a rendu du matériel de crétaion alors que j'avais cessé de créer depuis un certain temps.

Révélation.

L'Homme en Noir me fait peur, mais il est Gardien de ma Créativité (de mon pouvoir créateur, de ma flamme de vie, de mon innerpower, rayez la mention inutile et ajoutez celles qui manquent).

Ca amène deux questions :

1/ quand j'ai peur de lui, de quoi ai-je vraiment peur ?

2/ pourquoi ai-je peur de lui alors qu'il est là pour m'aider ?

(deux questions qui pourraient être une seule, mais qui sont véritablement deux).

Ce jour là, j'ai pris une grosse claque à mon réveil. La prise de conscience a été raide, mais salvatrice.

Ca fait 7 ans que j'ai fait ce rêve, mon rapport à l'Homme en Noir s'est complètement transformé. Mais il a fallu du temps. Beaucoup de temps. Je ne parviens malheureusement pas à faire des rêves lucides sur commande, ce qui m'aurait pourtant bien aidée !

Mais dans tous les cas, ma relation à la peur dans les rêves s'en est trouvée changée. Je ne fuis plus même si j'ai peur. Je confronte quasi systématiquement. Ca a pris quelques années à mon inconscient pour se mettre cette habitude dans le crâne. Par exemple, il y a eu tout un moment où dans mes rêves non-lucides, j'avais peur, je fuyais, mais je me disais que je voulais confronter le problème. Je n'y arrivais juste pas. Puis, est arrivé un rêve où je fuyais et j'ai dit "STOP" (je m'en souviens très bien). J'ai dit aux autres gens dans mon rêve "fuyez si vous voulez, moi j'y vais".

Et maintenant, je ne fuis plus.

Il faut dire qu'entre temps j'ai rencontré l'homme en noir en visualisation consciente (pas en rêve donc) et que j'ai compris un truc fondamental.

"Ca va", je lui ai dit à l'Homme en Noir. "ne me prend pas pour une bille, je vois bien que je projette là !"

"Et bien, il était temps que tu comprennes !"

...

Ounède.

Quand j'ai peur dans mes rèves, ce ne sont que projections.

Quand j'ai peur dans la vie, c'est relativement similaire.

Je ne subis plus ma peur dans mes rêves. Je la vis comme un indicateur. Si c'est insupportable, mon cerveau passe en mode lucide, et je me rend compte que c'est pour de faux (j'ai mes ptits tests de réalité) et là, je peux intérragir. Si je ne passe pas en mode lucide, au réveil, je prend note. De ce qui m'a fait peur, de comment je l'ai géré.

Ca m'arrive encore d'avoir peur dans, bien sûr, et plus souvent qu'à mon tour, mais ce n'est plus une fatalité. Je ne suis plus victime de ma peur. La majorité du temps, j'arrive à la canaliser, à la surmonter. Et même que des fois j'arrive à la surfer ! Au pire, je n'y parviens pas, mais au réveil, je n'ai plus cette angoisse qui va souvent avec, ou ce malaise. Ou du moins, j'arrive à l'écouter, à l'assimiler, à l'analyser ou l'intuiter...

C'est en cela que je considère que je ne fais plus de cauchemars.

Pour ce que ça m'enseigne sur la peur dans la pratique éso-païenne d'une part et dans la vie d'autre part, c'est extrêmement précieux.

Quelques citations sur la peur que j'aime bien :

"I'm not afraid of you !

- You should be"

47 ronins

"Je ne connaîtrai pas la peur car la peur tue l'esprit. La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. J'affronterai ma peur. Je lui permettrai de passer sur moi, au travers de moi. Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin. Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi."

Litanie contre la peur, Dune

"Je ne connais pas la peur !

- Oui... tu auras peur... tu auras peur"

Starwars

"Les causes de la souffrance sont la méconnaissance, l'égo, l'attachement, la répulsion, la peur" Yoga Sutra II.3

"Etabli même chez l'érudit, l'amour de la vie (ou peur de la perdre) porte en soi sa propre régénération" Yoga Sutra II.9

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