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[TEMOIGNAGE d'ETUDIANTE] Sorcière des villes, sorcière des champs

Sorcière des villes, sorcière des champs

Projet sylphe, épisode chépu : l'environnement dans la pratique sorcière.

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Je suis une plante d'appartement. Ou plutot, je suis une plante qui a été élevée en appartement. Et en ville. Je n'ai jamais vécu à la campagne. Mes seuls contacts avec la nature quand j'étais gamine, c'était les paquerettes qui poussaient dans le carré d'herbe à côté du cimetierre voisin (où j'ai trouvé une tombe à mon nom un jour... j'avoue que ca surprend, mais ce n'est pas le sujet). Dans ma quête païenne et sorcière, ça a longtemps été un complexe. Ben oui, tout le monde s'extasie devant les fleurs, parle aux arbres et se sent connecté aux animaux avec un tel naturel que moi je me suis dit que je ne devais être qu'une wanabee...

Et puis une dizaine d'années à passé. Entre temps, j'ai développé ma pratique, aussi bien païenne que sorcière (je fais encore et toujours la nuance). Et surtout, je me suis installée à Toulouse. Toulouse ne fait ici que valeur d'exemple, parce que tout le monde n'aime pas cette ville, et parce que toutes les villes ont une histoire porteuse et des lieux inspirants je pense. Mais voilà, j'ai rencontré la ville où je me sens chez moi, où j'ai pu construire ma vie d'adulte et avec elle ma vie spirituelle tout en faisant le travail nécessaire de détachement des conditionnements sclérosants préalables (le genre de boulot qu'on n'a jamais finit, toussa toussa).

Chaque ville a ses énergies spécifiques et ses lieux porteurs. A Toulouse, celui qui m'a sauté aux yeux en arrivant, c'est la Garonne. Elle passe aussi à Bordeaux hein la Garonne, mais moi c'est à Toulouse que je l'ai rencontrée. Miroitante, sinuante, et puis avec la "malebeste" qui l'habite. Ni plus ni moins qu'une Vouivre. J'y suis passée de nombreuses années, de jour comme de nuit, sur des ponts qui m'ont emportée vers des contrées légendaires que je le veuille ou non. Un fleuve a une âme, et je suis assez persuadée qu'il impacte la ville qui se construit autour. Je suis aussi persuadée qu'il se nuance au fil des affluents et des villes qu'il traverse.

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La jolie Garonne, les touristes, et en fond, planquée derrière les arbres, Notre Dame de la Daurade, bâtie sur probablement un ancien temple d'Apollon, et abritant une Vierge Noire !

A Toulouse, il y a aussi des espaces de dévotion ; un sanctuaire Aphrodisien, un puits Holdien... Mais tout ça, ça relève de la dévotion, de la célébration. Moyennement sorcier comme axe d'approche ! On ne peut pas trop en faire l'économie, pourtant, parce que quand tu fais ton rituel (discret le rituel !) ou ne serait-ce qu'une méditation, un chant, un mini-craft dans ce genre de lieu, et bien de suite, les énergies environnantes sont un soutien ! (pour peu que tu t'entendes avec, mais là ça relève d'une réflexion plus globale sur le travail énergétique).

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Un puits que je trouve vachement holdien ! (au parc de l'observatoire à Toulouse)

Mais dans les villes, il y a aussi des énergies sorcières spécifiques. Nuno a écrit un très bel article sur les thématiques propres à la ville, ou du moins que la ville lui a permis de développer sur son blog. Je ne vais pas réitérer. Je pense que ça peut être un superbe endroit pour travailler avec les morts aussi. Il y a des morts et des cimetières partout, mais en ville, il y en a quand même une densité toute particulière. J'ai eu l'occasion d'écrire dans l'un d'eux à Toulouse, c'était très intéressant comme connexion, comme ambiance. Et puis il y a des animaux très spéficiques aux villes aussi, comme les rats, les pigeon, chats de goutière et autres trucs du genre. Pas super sexy hein ? Mais des guides qui ont des trucs à nous apprendre, ça ne fait pas de doute (j'ai connu quelqu'un qui avait bossé avec le pigeon comme animal, perso je n'ai jamais tenté le coup encore). Et puis il y a toute la partie "underground" un peu, toute la part marginalisée de la société, avec ce qu'elle porte d'egregore. Je trouve par exemple le rapport au tatouage assez citadin, même si tout le monde peut se faire tatouer bien sûr. Ou la punkitude à chiens : si ca se trouve, il y a des chamans superpuissants dans cette couche de la population. Me suis toujours posé la question (et j'avoue, je ne suis jamais allée demander).

Enfin, il y a le patrimoine historique et ésotérique : je connais encore mal celui de Toulouse, à mon grand désarroi, mais c'est un de mes prochains sujets d'étude. Je sais qu'il y a fort à creuser !

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Il n'y a plus qu'à imaginer une rencontre à la lueur de la lampe à pétrole, entre deux silhouettes encapuchonnées... :D

Quant au cycle des saisons, ma foi, en ville comme ailleurs, il passe : ses manifestations sont juste différentes, et apportent un éclairage particulier sur ses tenants et aboutissants. En ville, à Noël, c'est l'effervescence. On est loin du silence des forets hivernales, et pourtant, ce n'est pas moins Yule et ses festivités, ses lumières, son message d'espoir...

Bref, mon rappot à la ville s'est pas mal appaisé parce que j'ai découvert en rencontrant un lieu qui me plait et qui résonne avec moi que tout simplement, les choses se travaillent avec des énergies différentes. La nature n'est pas moins présente ; comme le dit une de mes amies, le ciel est là, qu'on soit en ville ou en pleine campagne ! Et puis après, à chacun de trouver son équilibre. Le mien accepte et assume la ville de plus en plus et se confronte à la nature également, en parallèle. Fait venir la nature en ville, par le biais des cicuits de consommation alimentaire par exemple (et vient ainsi impacter ma pratique sorcière en termes de Kitchen Witchery). Ou s'assume dans sa spécificité. Ou encore s'exile quelques jours en pleine campagne, des moments au vert qui me font le plus grand bien et qui me permettent aussi de me découvrir dans ma part plus "sauvage", une part plus importante que j'imaginais.

Chaque lieu est porteur de sagesse, et on oublie un peu trop souvent que la nature humaine, c'est aussi de vivre en communauté. Que la ville, d'une certaine manière, c'est un des aspects de la Nature (avec un grand N, pour la differencier de la nature-forêt/campagne).

Tout l'enjeu de ma pratique, en ce sens, c'est de savoir trouver la tension juste entre les deux poles qui sont finalement vraiment complémentaires.

Perso, j'en ai fini avec le rejet d'un truc parce qu'il n'entre pas dans le cadre de la belle image d'épinal de la Witch parfaite.

Je vis ma sorcellerie - et ma prêtrise - dans mon milieu naturel, et mon milieu naturel, il est en ville. Je ne désespère pas d'aller m'exiler ailleurs, vers quelque chose de plus vert, un jour. Parce que j'y aspire, quand même, au moins à temps partiel. Mais la witchitude, la sorcellerie, je crois que c'est aussi apprendre à vivre en harmonie avec son environnement direct. Et le mien, c'est la ville.

PS : contrairement à ce qui pourrait être perçu, je ne suis pas payée par la Mairie de Toulouse pour faire la pub de son tourrisme païen/sorcier/occulte :D mais cette ville, je l'aime, donc je partage les petits trésors photographiques que j'ai dénichés :) Notez que les photos sont toutes de moi. Leur qualité limitée ne laisse pas trop de place au doute de toute manière.

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