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[ARTS DU CHAUDRON] Coven, Pourquoi, Comment ?

Un coven, pourquoi, comment ?

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Il y a quelques mois, j'ai eu l'opportunité d'échanger avec la Grande Prêtresse fondatrice de l'Ordre de Dea sur la notion de Coven. C'est un mot que l'on voit beaucoup, utilisé dans de nombreuses acceptions parfois fallacieuses, et qui tend à être largement galvaudé. Or je suis du genre à aimer comprendre les choses, et cette notion me trotte dans la tête depuis un certain temps à titre personnel. Je me suis tournée vers Ysis Devi, car je connais sa longue expérience de la pratique en groupe, coven ou pas : elle a déjà longuement réfléchi au sujet, et je suis ravie qu'elle ait accepté de partager avec moi (et avec vous !) sur le sujet ! Je je la remercie au passage d'avoir pris une heure de son temps, malgré le décalage horaire, pour répondre à mes questions sur cette notion là. Elle m'a livré sa vision de la chose, et m'a autorisé à en faire un article. Vous trouverez donc ici des définitions, idées et autres éléments pratiques et théoriques sur la notion de coven qui sont directement issus de notre conversation, des points de vue très personnels donc appartenant à Ysis Devi et/ou à moi-même, selon :)

Qu'est-ce qu'un coven ?

Excellente question n'est-ce pas ? Qu'est-ce qui définit véritablement un coven ? Le paganisme n'a en réalité pas grand chose à voir dans la définition du terme, pas plus que le développement personnel car c'est la pratique magique qui est au coeur du propos. Ysis Devi a dégagé deux grands axes :Un coven est un groupe de praticiens qui se rassemblent pour faire de la magie, pour pratiquer la magie.Ca signifie quoi ? Que si le terme est apparu (ou réaparu, je ne sais pas) avec la Wicca en début de XXe siècle, la Tradition des participants n'a en réalité pas tellement d'importance. Un coven peut être vaudoo aussi bien que païen aussi bien que lié au culte des esprits ou aussi bien que lié à pas de culte du tout, ce qui est important, c'est l'axe "Pratique magique". C'est ça qui définit un coven selon Ysis Devi. Tout l'aspect votif peut avoir une certaine place ou non, peu importe au final. Si aspect votif il y a, le travail au sein du coven doit tout de même revenir systématiquement à l'exploration de la pratique magique. Car c'est bien la pratique magique qui est au coeur de l'activité d'un coven. S'il n'y a pas de pratique magique, c'est bien aussi, mais juste, ce n'est pas un coven.Les amalgames entre pratique magique et paganisme sont assez fréquents dans le milieu. Si vous avez regardé ma video à ce propos, vous savez que je fais bien la distinction entre les deux activités, même si à la fin pas mal de choses peuvent se compléter et s'entremêler. Du coup, je trouve la définition d'Ysis à la fois logique et claire. Je n'ai aucun problème à l'adopter en ce qui me concerne.Le second axe proposé par Ysis Devi au sujet des coven lui semble moins primordial et essentiel dans la constitution de la définition, mais fait partie néanmoins du concept dans un aspect légèrement étendu :Il y a un aspect initiatique dans la notion de Coven, qu'il n'y a pas nécessairement ailleurs.Qu'est-ce que ça veut dire ? Que dans un coven, on trouve tout de même très souvent (majoritairement ?) un aspect fort de transmission des connaissances, avec parfois une manifestation très mystique (sous la forme de rites de passages et/ou initiatique au sein même du groupe) de la chose.De ce que j'en ai constaté à titre personnel, cet aspect est souvent porté par le ou la créateur/trice du coven, qui peut (ou non) porter le titre de Grand Prêtre ou Grande Prêtresse. En tous cas, ça se retrouve dans les traditions wiccannes justement, mais aussi dans de nombreux autres coven qui ne sont plus wiccans mais qui conservent une forme inspirées de la Wicca. Mais je pense que ce n'est pas obligatoire. Je pense que chaque membre du coven peut être enseignant et apprenti à la fois. D'ailleurs, je trouve que c'est là toute la richesse du travail de groupe : chaque personne arrivant avec un bagage différent, il y a de grandes possibilités d'échanges et d'enseignement mutuels ! Il n'en reste pas moins que c'est bien plus fréquent de voir le ou la créateur/trice se charger du plus gros de la transmission, pour la raison simple que cette personne à l'initiative du projet aura peut-être beaucoup plus de choses à transmettre en lien avec la ligne de conduite du coven.Ouf !!! Et bien, déjà beaucoup d'informations sur cette notion de coven ! Mais notre conversation et ma réflexion personnelle ne se sont pas arrêtés là ! Maintenant que l'on sait un peu mieux ce que c'est qu'un coven, du moins dans une définition proposée par Ysis Devi à laquelle j'adhère plutôt pas mal, voyons la suite : quels conseils pour créer un coven, pour qu'il tourne aussi bien que possible, et comment l'animer ?

Conseils pratiques pour créer et animer un coven, par Ysis Devi :

En vérité, je ne lui ai pas demandé de me donner des conseils pratiques. Pour mieux comprendre ce qu'était un coven, je lui ai demandé de me donner des informations générales sur le fonctionnement global. C'est parce qu'Ysis Devi a une longue expérience des coven qu'elle a pu me dire, au passage, ce qui fait qu'un coven fonctionne ou non, me donnant des outils complémentaires pour comprendre le fonctionnement d'un tel groupe de travail. Voilà ce que ca donne :

1/ Donner une direction précise à son groupe de travail :

Et oui : il semble qu'un coven, pour bien fonctionner, préfère que l'on s'oriente de façon claire et bien déterminer dans un axe de travail précis, bien défini. D'après l'expérience d'Ysis, proposer queque chsoe de très ecclectique, ça part d'une bonne intention, mais c'est un peu voué à l'échec, à cause du flou artistique que ça génère. On ne sait plus trop où on va, ce qu'on fait là, et on n'approfondit pas ses axes de travail. C'est d'une logique assez indiscutable au final. L'objet d'un coven c'est de pratiquer la magie dans une optique d'amélioration et d'exploration approfondie. Si on veut papillonner d'un sujet à l'autre, il suffit de se rencontrer autour d'un thé et de papoter, ou de créer un groupe-laboratoire d'expérimentations diverses par exemple. Un coven c'est un lieu privilégié d'approfondissement autour d'un sujet, donc. Personnellement, c'est une nuance dans la définition qui me plait beaucoup. Je suis membre d'un cercle de femme, où nous discutons de tout et de rien et aussi où nous faisons des expérimentations diverses, pas nécessairement liées à la magie d'ailleurs. Et c'est très bien ! Mais nous sommes un cercle de femme, pas un coven ni même un groupe de travail.J'aurais alors tendance à comparer le coven à un groupe d'étude universitaire : avec un groupe d'étude universitaire, on étudie sur un sujet en particulier pas sur 36 à la fois. Au moins c'est en lien avec une discipline particulière, pas toutes les disciplines ! L'objectif du coven, c'est la pratique magique. Pas le développement personnel (même si ça peut être un ricochet), pas la spiritualité (idem), mais la pratique magique. Et la pratique magique, c'est vaste : si on veut avancer vraiment, il faut savoir cibler ses objectifs. Le coven ne fait pas exception. Quand on créée un coven, il faut ainsi ne pas hésiter à proposer exactement ce dont on rêve. Il ne s'agit pas d'égoïsme, mais bien de permettre à l'éventuel furur groupe d'avoir une vraie belle ligne de conduite. Peut-être que du coup, le groupe sera plus restreint, moins nombreux, ou pas exactement celui que vous imaginiez en terme de participants, mais au moins, tous seront là pour la même raison que vous (plus ou moins). Ca évitera les déceptions et les frustrations. Et ainsi, ça permettra des recherches plus fructueuses, des résultats plus satisfaisants pour tout le monde et éventuellement une longévité plus intéressante.

2/ Organiser les rencontres :

Là encore, il faut un minimum de discipline et d'organisation pour avancer. Les rencontres doivent donc être structurées, en accord avec les individualités de chaque membre du groupe (ce qui signifie que les premières rencontres sont particulièrement riches en ajustement, et que les ajustement se poursuivent tout au long de l'expérience, forcément) et en accord avec les objectifs spécifiques au coven, déterminées au démarrage (voir ci dessus).Pour exemple Ysis a accepté de me livrer le schéma général des rencontres du coven d'exploration de la Shakta Witchcraft qu'elle avait cocréé il y a quelques temps (et qui s'est dissout depuis, principalement pour des raisons d'évolution spirituelle de chacun – comme quoi, ça peut se recouper !) :Pour commencer, il faut savoir que puisque ce coven se proposait de travailler avec le panthéon hindou (comme l'indique le mot shakta), une rencontre sur deux est dédiée à s'éduquer au sujet de ce panthéon et des pratiques magiques qui sont associées à ce panthéon en particulier. L'autre rencontre sur deux est dédiée aux besoins spécifiques des participants le cas échéant.Ensuite, voilà comment se déroulait globalement une séance :- Une routine de mise en condition au démarrage, pour générer véritablement un espace et un temps consacrés au sacré (oui je sais ça fait répétition)- Des mantras et autres prières à destination des divinités protectrices du coven (puisque nous sommes dnas le cadre d'une magie en lien avec une pratique spirituelle)- Et ensuite, le travail à proprement parlé, avec une thématique pour la soirée : travail sur la géométrie sacrée, travail de création d'objets en lien avec à la fois le panthéon concerné et la magie, à mettre en lien avec des pratiques sorcières déjà connues, un travail énergétique... Dénominateur commun à ne jamais perdre de vue : toujours chercher la suite magique au travail effectué, car on le rappelle, le socle du coven, c'est la pratique magique.Ysis ajoute que le mieux est de partir d'une idée simple et de la décortiquer à fond. Par exemple, dans le cadre de son coven, on aurait pu envisager "l'étude des chakras", à mettre en lien avec des processus de guérison, des processus de connexion avec son chakra de pouvoir (connais toi toi-même et du connaitras le monde ;) ) la mise en lien avec des divinités hindoues, et toutes sortes de travaux magiques en lien. L'idée et simple, et dans le cadre du coven, elle se décortique à l'infini.

Pourquoi est-ce si excitant de créer et/ou de participer à un coven ?

Voilà la dernière question que je lui ai posée, et qui fera office de conclusion ici.Et voilà ce qu'elle m'a répondu en substance.Le coven est un lieu de travail de groupe, un espace magique en soi. Quand l'énergie prend, que ça fonctionne, le temps est comme arrêté. On se retrouve à notre époque d'enfant, où on voulait être une sorcière, et là, on le fait : c'est la réalisation d'un rêve.Mais c'est aussi l'émerveillement de voir les autres évoluer en même temps que soi. Et quand ils ont cette lumière qui brille dans l’œil, qu'on voit qu'il y a un déclic, on se retrouve à se dire "whoua, c'est un peu grâce à moi". C'est très valorisant, de contribuer ainsi au développement de l'autre.A priori, j'ajouterais à titre plus personnel (moi Rhi-Peann quoi) que l'apprentissage approfindi, l'émulation entre les personnes, c'est quelque chose qui me porte vraiment. Apprendre et transmettre, c'est un flux. L'un ne va pas sans l'autre, et c'est une navette qui fait son chemin dans les deux sens en permanence. Et s'adonner à cela dans un contexte privilégié, dans une énergie telle que la décrit Ysis Devi, je trouve ça terriblement exaltant.Voilà ! En espérant que ce long article/compte rendu de discussion vous ai donné des pistes supplémentaires, à la fois pour comprendre la notion et pour répondre à quelques unes de vos éventuelles questions si vous envisagiez de vous lancer, je vous souhaite de beaux apprentissages !!!

NB : Cet article a été initialement écrit autour de novembre 2013. Depuis, quelques petites choses ont changé, il a donc été mis à jour.

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