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Inspirez, expirez

Inspirez, expirez...

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Velleda, Camille Corot

J'ai juste quinze jours de retard dans mon planning de travail pour From the Cauldron Born, et je n'ai même pas fait tous les exercices que je voulais... Apprendre à lâcher prise, me dire que je ne suis pas une mauvaise praticienne ou dévote parce que je n'ai pas accompli toute la charge de travail que je me suis moi-même fixée fait partie de mon chemin, alors je vais juste respirer un coup et passer le mois de janvier sans me fustiger avec des orties fraîches :D et en attendant, je partage quelques réflesions sur la notion d'inspiration, puisque c'était le sujet "contemplatif" de From the Cauldron Born pour décembre !

Il se trouve que ce mois-là, j'ai lu un bouquin intitulé "La mort peut danser". Un roman de fiction qui se tient dans les années 80 en Irlande, mais aussi au XIe siècle, toujours en Irlande. Le fait est que l'auteur s'est inspiré de la musique de Dead can Dance pour l'écrire et qu'il est certain que cette musique est "inspirée". L'auteur a choisi une phrase de Lisa Gerrard, la chanteuse du groupe, pour ouvrir son roman :

"L'inspiration est une Voix intérieure, une voix primitive, très ancienne, que l'Homme possède depuis des siècles et qui lui rappelle qui il est vraiment".

Je pourrais presque m'arrêter à cette citaiton, tellement elle est puissante et précisément inspirante.

Mais peut-être que la suite de ma réflexion mérite d'être partagée.

Là où ce sujet m'interpelle et là où cette citation me fait résonner, c'est quand je me pose la question de savoir comment parle cette Voix à l'intérieure de moi. Déjà, cela me dit que TOUT LE MONDE y a accès. Que c'est un trésor précieux à la portée de tous (pourvu qu'on accepte d'aller l'écouter), quelque chose de constitutif et d'intrinsèquement lié à mon statut d'être humain.

C'estaussi ce qui me permet de me relier au divin. Sur un site païen, cette notion ne pose pas de problème. Mais je pense aussi aux athées qui se seraient perdus : la Voix nous oriente vers l'intérieur de nous. Le Divin, est-ce besoin, nécessairement, d'aller le chercher ailleurs qu'à l'intérieur ? N'avons nous pas, peut-être, les mystères de l'univers cachés tranquillement dans notre noyau interne ? Nos mystères les plus profonds ne sont-ils pas connectés directement aux mystères extérieurs les plus éloignés, ne se répondent-ils pas dans une "pneuma", une respiratio (un mouvement de va et vient respiratoire), que le terme "inspiration" vient superbement illustrer ? J'inspire : j'aspire en moi les mystères de l'Univers. Je les transforme alchimiquement. J'expire : je fournis au monde la création issue de mon inspiration et de ma transformatoin alchimique. Mon travail, à son tour, va peut-être nourrir un auttre artiste, dans une respiration continue...

Tout naturellement, ca me fait glisser sur les contingences oraculaires. Un oarcle perçoit des signes et professe les informations qu'il a reçues de l'extérieur. Il est inspiré et expire ses prophéties. Le roman met en scène une banfile qui est aussi banfaith. Une poétesse qui est aussi prophétesse. Dans le mythe de Cerridwen et Taliesin, les deux activités sont éminement liées. Taliesin est celui qui connait tous les secrets, qui connait le langage des arbres et la musique du vent dans les feuilles, et qui par ses chants transmet - la connaissance, les mystères, les prophéties.

L'Artiste et l'Oracle sont très proches l'un de l'autre dans les conceptions celtiques.

Le rôle est très similaire (sans être identique) même si les moyens employés sont légèrement différents.

Tous deux ont accès à une part de la vérité, située à la fois dans la Nature et dans le Coeur des Hommes, une vérité qui les concerne de façon intime et personnelle mais qui parle de toute l'humanité.

Artiste et Oracle sont tous deux à la jointure entre les mondes, là où passe le vent de l'inspiration.

Sans me prétendre Artiste avec un A majuscule ou Oracle avec un O majuscule, je constate par la pratique que de façon très personnelle, les deux activités se rejoignent. Je ne suis jamais aussi satisfaite de mes écrits que lorsqu'ils sont inspirés par une entité ou un élan spirituel. Je vis mes plus belles compréhensions quand je suis dans une phase créative (même si ma création n'est pas "belle"). Je me sens le mieux connectée à mes états internes qui sont l'écho d'entités et inversement quand j'écris, dessine, me mets tout bonnement en ce que je vais appeler "condition poétique". Que je n'adopte plus l'attitude de la chercheuse, mais quand je prend, à mon humble niveau, celle du poète. Quand mes mots ne sont plus descriptifs, mais métaphoriques. Quand mon langage devient celui du symbole. Quand mon corps n'est plus seulement un amas d'atomes, mais un temple et un véhicule.

L'inspiration, c'est tout ça et bien plus, mais c'est tout ce que j'ai réussi à verbaliser aujourd'hui !

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